Sondes géothermiques en zone rouge : peuvent-elles malgré tout être implantées ?

À Signau, les propriétaires fonciers d’une maison d’habitation souhaitent remplacer leur chauffage au mazout, qui a fait son temps. Pour la production de chaleur, ils entendent miser sur l’énergie géothermique. Or, la parcelle en question se situe dans une zone classée en rouge, où le recours à cette énergie est, en principe, proscrit. Ce projet a-t-il néanmoins des chances de voir le jour ?

Reposant sur une technologie pérenne, les sondes géothermiques sont une source d’énergie à la fois locale, fiable et durable. Pour des motifs relevant notamment de la protection des eaux et des réglementations en matière de construction, il existe cependant des restrictions à leur installation. Dans les régions susceptibles de présenter des formations géologiques particulières, la situation est également incertaine et l’octroi des autorisations requises loin d’être acquis.

Le canton met à disposition une carte interactive indiquant où l’implantation de sondes est théoriquement admissible, où la profondeur de forage est limitée et où des clarifications supplémentaires doivent être apportées. Disponible en ligne, cet outil, qui n’a pas de caractère juridiquement contraignant, offre avant tout une vue d’ensemble. En effet, des dérogations peuvent être demandées et accordées en collaboration entre le géologue et les autorités.

Selon cette carte cantonale, la parcelle dont il est question à Signau est localisée en bordure de zone rouge, c.-à-d. à un endroit où l’implantation de sondes n’est normalement pas admissible. Dans ce cas précis, la zone a été tracée dans le but de protéger une nappe supposée d’eaux souterraines exploitables.

GEOTEST SA a donc analysé et évalué des données de base géologiques – Atlas géologique, carte des eaux souterraines et carte topographique – et les profils de forages déjà réalisés pour démontrer que l’emplacement d’implantation projeté se trouvait en dehors de l’aquifère de l’Emmental supérieur, et que les sédiments meubles présents à cet endroit ne renfermaient probablement pas d’eaux souterraines.

Faisant valoir ces résultats, GEOTEST a déposé auprès de l’Office des eaux et des déchets du canton de Berne, autorité compétente en la matière, une demande de dérogation en vue de l’implantation de sondes géothermiques dans cette zone classée en rouge. La dérogation – assortie de conditions particulières en vue de la protection des eaux souterraines – a été accordée.

Malgré sa localisation en zone rouge, l’immeuble disposera bientôt d’une installation de chauffage par géothermie, respectueuse du climat. La protection des eaux souterraines – notre priorité absolue – a été garantie.

Extrait de la carte géologique. Légende : 1 = gravier de l’Emmental, 1a = bord de terrasse, 2 = alluvions, 3 = cône de déjection torrentiel, 4 = éboulis de pente, 5 = molasse marine supérieure sous couverture de sédiments meubles de faible épaisseur, 6 = remblayage artificiel, cercle rouge = parcelle du projet.

Extrait de la carte des eaux souterraines. Légende : surfaces blanches = en dehors des nappes phréatiques, surfaces vertes = sans affectation, surfaces jaunes = zone périphérique, surfaces bleues = zone d’eaux souterraines, cercle rouge = parcelle du projet.