Voici à quoi ressemblent les mesures modernes de l'épaisseur des glaciers
Les pylônes des télécabines et des télésièges sont ancrés dans la glace épaisse du glacier. Mais avec le changement climatique, les glaciers fondent. Ils s'affaissent, se déplacent et entraînent les pylônes dans leur sillage. Afin de garantir l'utilisation et le bon fonctionnement des remontées mécaniques et des pistes, les exploitants doivent mesurer avec précision l'épaisseur de la glace à différents endroits du glacier. C'est la seule façon de garantir la préservation du domaine skiable et la planification de futurs projets pour les décennies à venir. C'est précisément là qu'intervient GEOTEST SA.
Les pylônes fixés sur la glace se déplacent en raison des mouvements et de la fonte du glacier.
À la mi-mai, deux de nos collègues ont donc enfilé leurs skis et, avec l'aide d'une dameuse, ont traversé les glaciers de la partie sud du domaine skiable. À l'aide d'un géoradar, ils parcourent le glacier et peuvent ainsi mesurer en continu l'épaisseur de la glace jusqu'au sol.
Voici à quoi ressemble la mesure sur le glacier.
L'avantage de la méthode radar réside dans la simplicité et la rapidité des mesures. L'appareil de mesure peut être tracté par une dameuse le long de profils de mesure définis et ne nécessite qu'un guidage partiel par les spécialistes en technique de mesure.
Le radar équipé de deux antennes est fixé sur le ”traîneau” et émet ses ondes directement à travers la glace du glacier sous la neige. Le GPS enregistre une fois par seconde la position exacte pendant les mesures.
L'antenne émettrice du géoradar émet un rayonnement électromagnétique à travers la couche de neige et de glace du glacier. Celui-ci est réfléchi vers le bas, sur le substrat rocheux et les objets présents dans la glace, puis capté par l'antenne réceptrice.
1. Le géoradar émet et reçoit en continu des signaux de mesure pendant le déplacement. 2. Un radargramme est établi à partir des signaux enregistrés : l'axe x indique la position le long du profil de mesure, l'axe y la profondeur calculée sur la base du temps de propagation et de la vitesse de propagation des ondes radar. 3. Les intensités des signaux sont représentées par des couleurs.
Une partie des mesures a même été effectuée à 15 mètres sous la surface du glacier, dans le « Palais de glace » situé à côté du Petit Cervin.
Au Palais de glace, les employés de GEOTEST travaillent avec un radar à commande manuelle.
Le géoradar enregistre en temps réel de nombreux points de données le long du tracé avec un contact minimal et de manière totalement non destructive. Cette méthode fournit immédiatement des résultats précis et fiables.
Le géoradar est un appareil moderne aux multiples applications.
Les données brutes mesurées peuvent être lues directement sur place sur un écran.
Pendant quatre jours, la technicienne de mesure et le géophysicien de GEOTEST ont parcouru différents tronçons totalisant environ 21 kilomètres à l'aide du radar. À partir des données brutes, le géophysicien expérimenté peut identifier les réflecteurs significatifs. Il établit ensuite des cartes de l'épaisseur de la glace à partir des données mesurées.
Les collaborateurs du service de géologie de l’ingénieur de GEOTEST évaluent actuellement ces cartes et élaborent des interprétations sur cette base. Ces résultats constituent une base indispensable pour connaître l'état actuel de l'épaisseur du glacier dans les zones sensibles du domaine skiable et pour réaliser des simulations précises du recul du glacier. Ils fournissent ainsi une base précieuse pour la pérennité de l'exploitation, son entretien et le développement des infrastructures alpines.
Depuis 45 ans, la société GEOTEST SA apporte son expertise de la géologie de l'ingénieur aux Zermatt Bergbahnen SA dans le cadre de projets particulièrement exigeants. A cet égard, les mesures réalisées avec le géoradar permettent un relevé rapide et précis, et ceci dans un large périmètre. Les résultats de l'analyse géophysique fournissent ensuite une base de données solides pour notre interprétation et nos recommandations aux ZBSA.
- Pierre Dalban, chef de projet
